Ils parlent
de la colocation

Photo Audrey Lemercier

Audrey Lermercier

Responsable Accueil, Animation et Information Logement à l’ADIL

Entretien réalisé en Novembre 2023.

Bonjour ! Pourriez-vous vous présenter, nous parler de votre métier et de votre parcours ; ce qui vous plaît dans votre activité ?

Bonjour ! 

Je m’appelle Audrey, je suis responsable Accueil, Animation et Information Logement à l’ADIL – l’Agence Départementale d’Information sur le Logement. Au niveau de mon parcours professionnel, après des études de droit, j’ai d’abord travaillé dans le secteur de l’immobilier. Ce secteur m’a vite déplu, et je me suis réorientée vers des études de communication et gestion de projet spécifique au secteur associatif ou public. J’ai ensuite atterri à nouveau dans le secteur du logement, d’abord dans le secteur du logement des jeunes, puis désormais et depuis 4 ans, à mon poste actuel à l’ADIL.

Mon poste est lié au pilotage et à la coordination de La Maison de l’habitant. Je pilote notamment l’équipe d’accueil et la programmation événementielle. On a un programme qui s’appelle « Les rendez-vous de La Maison de l’habitant » et l’objectif est de coordonner toute cette programmation avec des acteurs experts, comme Loki Ora lorsque nous abordons les thématiques de logement seniors par exemple. J’ai aussi dans mon poste tout un volet partenarial et de représentation institutionnelle.

 Ce qui me plaît dans mon métier, c’est le côté un peu « couteau Suisse », le contact avec les habitants, les particuliers qui se rendent à la maison de l’habitant, mais aussi la dynamique partenariale. On est là pour le bien du public et on arrive à travailler ensemble pour amener une information, pour savoir bien orienter le public, etc. J’apprécie également la thématique du logement. Que l’on veuille accéder à la propriété, qu’on veuille être locataire dans le parc privé ou social, on sait que ce n’est pas toujours simple, alors que c’est un peu la pierre angulaire : si on n’a pas de logement, on n’a pas de travail et si on n’a pas de travail, on n’a pas de logement. Tout est lié donc je trouve ça assez riche professionnellement de pouvoir intervenir dans un secteur qui est indispensable et essentiel pour tout être humain, pour tout habitant du territoire nantais ou de la Loire atlantique.

 Sinon, d’un point de vue personnel, j’ai déjà expérimenté plusieurs fois la colocation, mais entre étudiants/ jeunes salariés autant avec des gens que je connaissais qu’avec des gens que je ne connaissais pas.

Aujourd’hui, un français sur cinq est âgé de 65 ans ou plus et ce chiffre va continuer de croître. Selon vous, quels sont les besoins des seniors actuels et futurs ?

Je pense qu’il y a un parallèle à faire entre les besoins et les envies. Je sens une envie de faire différemment, du moins pour les seniors que l’on reçoit à La Maison de l’Habitant. Une envie de pouvoir encore vivre des choses, ne plus être seul et je sens ce besoin de penser ou repenser la suite de son parcours résidentiel, comment vivre sa « fin de vie », continuer de vivre en partageant avec les autres. Par exemple, beaucoup de seniors viennent se renseigner sur les habitats alternatifs. Aussi, je constate qu’il y a beaucoup de questionnements du type : « je suis senior, j’ai 60 ans et plus, je suis retraité mais en fait je suis encore en bonne santé, je suis encore actif et je n’ai plus envie de vivre seul » ; ou encore « j’habite seule dans une grande maison, j’ai perdu mon mari, j’ai encore plein d’années devant moi, mais qu’est-ce que je fais parce que je ne veux plus être seule, j’ai besoin de voir des gens, j’ai besoin de partager ma vie quotidienne ».

Par ailleurs, un autre besoin selon moi, est de pouvoir s’intégrer à une dynamique plus collective que ce soit dans le quartier, dans la ville, dans la commune. Au-delà du logement en tant que tel, je sens que les personnes veulent que le logement soit situé dans une zone qui vit, où par exemple ils peuvent aller à pied prendre un petit café, chercher le pain, rencontrer des voisins. Le cadre de vie est très important.

En somme, c’est sortir de l’isolement à la fois par le logement, mais aussi par l’intégration dans la vie de quartier ou de la commune.

Et de votre point de vue, en lien avec votre domaine d’activité, quels sont les bénéfices et/ou intérêt de la colocation entre seniors ?

De mon point de vue, l’intérêt de la colocation Loki Ora est de lutter contre l’isolement, que des personnes qui vivaient seules notamment puissent vivre avec d’autres.

C’est aussi, la convivialité et le partage. Quand je parle de vous, je dis souvent que c’est une solution de logement qui permet au quotidien de pouvoir partager avec d’autres personnes. Des personnes qui vont peut-être avoir un parcours complètement différent, et c’est ça qui fait aussi la richesse du projet : rencontrer des personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées dans la vie de tous les jours.

      Quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit lorsque je vous dis « colocation seniors » ?

      Les mots qui me viennent à l’esprit lorsqu’on évoque le terme « colocation seniors » sont : 

      • Lutte contre l’isolement, 
      • Entraide
      • Convivialité
      • Partage.

      Enfin, une question bonus pour clôturer cet entretien sur une note plus « humoristique » : pourriez-vous constituer votre groupe de colocataires idéal, que les personnes soient célèbres ou non, vivantes ou mortes ? Laissez libre cours à votre imagination.

      Spontanément, je partirais sur une colocation avec mes meilleures amies que je connais depuis 20 ans et que j’ai vues évoluer en même temps que moi. Je nous verrais bien faire une grande colocation, mais plutôt sous une forme d’habitat participatif, ou bien former un petit village. Oui, vivre et partager le quotidien avec mes meilleures amies et leur famille, ça me plairait bien !

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